J’ai toujours cherché à savoir comment je pourrais identifier ma pratique.

Je suis praticienne en médecine chinoise, en cabinet. Ça, c’est à peu près facile, et encore, avec la législation en France ça reste délicat (le mot acupuncteur est interdit et de toute façon réducteur, médecin chinois n’en parlons pas alors ils nous ont laissé le mot fourre-tout de praticienne en..)

Pour ce qui est de ma pratique à distance, c’est plus délicat. Coach, oui , d’accord, mais des coach de tout et (surtout) de rien, on en voit fleurir tous les jours sur les réseaux. Littéralement, un coach est quelqu’un qui t’emmène d’un point A à un point B.

Thérapeute, c’est le même problème. Alors en attendant d’être psychologue, il faut bien que j’indique un peu comment j’accompagne.

Et récemment, je me suis retrouvée confrontée à la problématique des appellations et des personnes qui ont tout plein de cordes à leur arc, mais de l’autre côté du miroir : en tant que cliente.

Je cherchais à me faire masser. Parce que je suis stressée. Alors j’ai tapé le mot massage + mon lieu de vie.

J’ai passé deux heures à chercher. Non pas qu’il n’y en ai pas, loin de là. Mais entre les avis, le site internet, les prix, il y a déjà de quoi faire en terme de temps passé à comparer. Mais ce n’est pas ce qui m’a posé le plus de problème.

C’est le côté multicordes de l’arc qui fut problématique. Je cherche un massage. Les kinés ici sont overbookés. Et je tombe sur tout un tas de choses en plus des massages : reiki, mémoire cellulaire, chamanisme, guérison machin truc…

Embêtant quand je voudrais juste me.faire.masser.

Pourquoi ? Parce que je n’ai pas envie de me demander si la personne est vraiment en train de me masser ou si elle capte en même temps des messages de l’au-delà de la part de mon arrière tante par alliance, ou si elle canalise un soin spécial de la planète Marsupilami qui va aller décoder mes blocages karmiques. Je veux juste me faire masser.

Et je me suis rendue compte à quel point c’est difficile, en fait, de trouver quelqu’un de spécialisé sans qu’il fasse cent douze mille trucs. Ben oui, quand on fait de l’holistique, on finit par faire tout un tas de trucs. Et ça m’a renvoyé à mon propre positionnement. Outch, mon ego.

Je comprends pourquoi il a été difficile pour certains de comprendre ce que je fais réellement. On m’a dit de me nicher, et à l’inverse que le fait que j’aie plein de cordes à mon arc me rend unique. Et là je me rends compte que lorsqu’on cherche quelque chose de spécifique, ben c’est pas facile de savoir ce que la personne va vraiment nous apporter comme service.

Il y a aussi le fait qu’aujourd’hui, des tas d’entrepreneurs ont un liste de services à rallonge avec un tous un tas de soins différents, aux cultures et croyances différentes. Sûrement pour pouvoir répondre au + de demandes possible. Mais c’est à se perdre sur les compétences réelles de la personne.

Ces réflexions m’ont fait me demander pourquoi moi-même j’avais eu envie de mettre autant de cordes à mon arc : le FOMO, -fear of missing out- une opportunité, un savoir, pour à la fois apporter le max à mes accompagnés mais aussi par curiosité dévorante de techniques de soin. Mais aussi à cause de la peur de ne pas être assez, savoir assez. Et je crois que c’est la problématique de beaucoup. Ça me fait penser aux émissions de restaus où le coach pour restaurateurs réduit la carte, pour éviter d’avoir quarante plats et une moins bonne qualité. Réduire les plats, ne garder que les meilleurs pour revenir à l’essentiel et à la qualité. Ça fait sens.

Tu pourrais me dire, oui mais si chaque plat est délicieux, pourquoi pas ? Eh bien parce que c’est rarement le cas dans la vraie vie. Nous ne sommes pas des intelligences artificielles avec des programmes parfaitement codés, nous avons un cerveau qui aime bien être sélectif et qui s’améliore avec la pratique. Donc on peut devenir excellent en pratiquant les mêmes choses, mais savoir tout faire tout le temps avec autant de qualité… c’est rare.

Eh bien, avec tout ça, j’ai fini par prendre rendez-vous…. dans un institut de beauté bien connu.

Oui, moi, avec mon attrait pour le holisme, pour les médecines ancestrales, avec mon envie de soutenir les entrepreneurs de ma région, j’ai pris rdv dans un institut connu internationalement.

Ça en dit long, pour moi, sur le bordel que c’est actuellement de trouver quelqu’un qui a à la fois une vision holistique et qui est aussi rationnel, terre à terre. Et pourtant, je suis sûre que c’est possible (j’en ai d’ailleurs trouvé après beaucoup d’essais-échecs).

Il y a trop de tout, trop de formation de soin en une demi-journée, trop de certifications à la va vite qui permet d’avoir non plus un arc, mais une harpe avec certaines cordes franchement douteuses.

Alors je crois que j’ai encore besoin de réfléchir à mon positionnement pour éviter de faire subir ce que je viens de vivre aux personnes qui arrivent sur mon site. Pour ne plus faire les mêmes erreurs. Pour ne plus apporter ce qui ne m’est pas demandé.

J’ai envie de clarté pour vous, pour moi, en tant que thérapeute…et en tant que cliente.

Less is more, j’ai envie d’un renouveau où il y a moins de bruit, plus de simplicité, et surtout où il y a les réponses que l’on cherche là où on pose la question. Et je crois que je ne suis pas la seule.

Vive la simplicité et l’expertise ! Bye bye, le FOMO, bonjour le minimalisme et l’excellence !